Je vous ai parlé dans un précédent post de l'ouvrage _Ils ne savaient pas ... Pourquoi la psy a négligé les violences sexuelles_ de Bruno CLAVIER. La rencontre avec ce premier titre a été déterminante pour moi, et s'en est suivi une lecture de chacun de ses livres. Aujourd'hui, j'ai choisi de vous parler de _Ces enfants qui veulent guérir leurs parents_. Pourquoi me direz vous ? Ma première rencontre avec la psychogénéalogie s'est faite dans le cabinet d'une grande analyste lyonnaise Jeanne BASTIEN qui proposait un travail théorique tissé de physique quantique et de psychanalyse et s'intéressait à la logique qui préside aux phénomènes de la transmission entre générations prenant en compte l'espace-temps. "Je suis dans l'histoire d'un individu et je remonte instantanément à l'évènement en faisant apparaître tous les détails de cette histoire à 5 à 7 générations... Je vois tout l'ensemble." disait elle. _Se libérer du destin familial_ d'Elisabeth HOROWITZ avait été aussi très éclairant à l'époque. Les rencontres faites au sein de mon cabinet m'obligent à considérer, discuter, m'informer sur le transgénérationnel. Je suis convaincue qu'on ne nait pas vierge de l'histoire familiale qui nous précède. Elle agit comme un véritable canevas pour notre propre histoire.
Bruno CLAVIER cite au dos de son ouvrage " Tout ce qui n'est pas dit, est répété" à laquelle j'ajoute " tant que vous n'aurez pas rendu l'inconscient conscient, il dirigera votre vie et vous appellerez cela le destin" Carl Gustav JUNG.
L'auteur file et tisse son ouvrage à partir des rencontres faites en tant que psychanalyste et psychologue clinicien pour nous rendre visible combien cette histoire familiale peut agir chez certains d'entre nous plus fortement. La lecture est facile et efficace en s'appuyant sur une clinique claire. Cependant, je ne vous cache pas qu'il peut être déroutant de lire et de prendre conscience que les enfants, les enfants que nous avons été, nos enfants se font porte-symptômes familiaux. Françoise DOLTO, déjà les qualifiaient de télépathes. Télépathes dans le sens qu'ils captent ce qui se trame d'inconscient à inconscient sans comprendre, pour autant, ce qu'ils perçoivent, observations déjà faites par FREUD, FERENCZI et JUNG à leur époque. Ils sont, par leur amour inconditionnel et incommensurable, la clé des transmissions transgénérationnelles. Ce qui n'a pas pu se dire ou ce qui a été caché dans les générations passées revient sur le devant de la scène sous forme de symptôme chez l'enfant à qui, pourtant il n'est rien arrivé, ni abus ni violence.
Bruno CLAVIER nomme ces refoulés transgénérationnels : "les fantômes familiaux". Il y consacre un livre du même nom que je peux que vous conseiller de lire si le sujet vous intéresse. D'ailleurs, _Ces enfants qui veulent guérir leurs parents_ ne fait que prendre la suite de _Les fantômes familiaux_. En tant qu'art-thérapeute, j'ai été séduite par le regard singulier qu'il porte sur les dessins de ses jeunes patients. Il y a une véritable rencontre entre le discours des grands et le dessin qu'ont produit en amont les petits... Je ne pouvais qu'y être sensible.
" A l'occasion des grandes fêtes annuelles, Noël, Pâques, des vacances aussi, on côtoie à nouveau ses parents. Souvent accompagné de sa propre famille que l'on a construite, on se retrouve en même temps en position d'enfant. Quoiqu'il se passe, quels que soient les aléas des relations, notre âge, on répète, consciemment ou non, des mécanismes enfantins, emportés malgré nous par ce phénomène : soutenir, voir guérir ..." CLAVIER Bruno, _Ces enfants qui veulent guérir leurs parents_, Petite biblio Payot, Ed Payot & Rivages, Paris, 2019, p 12.
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