En période estivale, il est de coutume de se recommander des lectures qui nous accompagnent lors de ces instants suspendus et parfois même dans des décors singuliers.
Moi-même, je profite d'un temps plus propice à la lecture, qui ne souffre plus d'être entrecoupé par les tâches ou les contraintes du quotidien.
Passé de main en main, sans grand bruit, ce livre a fini entre les miennes et en 2 jours à peine, il m'a engloutie, j'ai bu chaque mot sans boire la tasse.
Au décès de sa mère, Hanna découvre des carnets, des poèmes et des coupures de journaux énigmatiques qui la conduise à arpenter le fleuve du Saint-Laurent, sur les traces de sa mère, cette "étrangère", "grande absente de sa propre vie".
"Je ne sais pas qui est cette femme, ai-je même eu avec elle un lien autre que celui de filiation ? Ma mère, Sa fille. L'amour est une donnée de départ, puis le temps peut y couler sans rien ajouter." DORION Hélène, Pas même le bruit d'un fleuve, éd le mot et le reste, 2022, p134
Ce retour à Kamouraska lèvera le voile des brumes du Saint-Laurent, éclairera des secrets et s'offrira comme une véritable rencontre avec elle-même, son histoire et l'histoire de ses ancêtres.
"Chacune à sa manière, Hanna et Juliette allaient tout demander à l'art, à la poésie : qu'ils déploient une autre réalité que celle qui cherchait à les enfermer. Mais ce n'est que plus tard, longtemps après avoir quitté sa chambre de fleurs qui entre-temps avaient fané, après avoir refermé la porte de la maison rouge qu'Hanna a compris que l'écriture ne répare pas les cassures, elle ne fait qu'ouvrir les chemins nécessaires pour se réconcilier avec elle."
DORION Hélène, Pas même le bruit d'un fleuve, éd le mot et le reste, 2022, p166.
Ce dernier extrait à l'image de tout le roman, à mon sens, met des mots sur ce qu'est un travail analytique ou art-thérapeutique.
Bonne lecture à vous.
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